L’élafine contre l’intolérance au gluten
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Nouvelle stratégie de traitement possible contre l’intolérance au gluten ou maladie cœliaque, l’élafine constitue une voie prometteuse. C’est une protéine naturelle et anti-inflammatoire retrouvée en quantité moindre chez les gens atteints. Des chercheurs ont utilisé une bactérie probiotique capable de libérer cette protéine dans l’intestin d’une souris et le résultat se révéla concluant.
Qu’est-ce-que le gluten?
Le gluten est une protéine retrouvée dans le blé, l’orge, le seigle et l’avoine. Les protéines insolubles du grain se divisent en deux groupes: les prolamines et les gluténines. Ce sont elles qui donnent l’élasticité à la pâte faite avec les farines lors de la fabrication du pain et des pâtisseries. La maladie coeliaque est associée à un groupe de protéines appelé prolamines. La prolamine retrouvée dans le blé se nomme gliadine. Cette protéine est l’élément principal responsable de la maladie. D’autres céréales contiennent également une prolamine dite « toxique »: l’hordéine de l’orge, la sécaline du seigle et l’avénine de l’avoine. Ces prolamines sont riches en glutamine et en proline, deux acides aminés.
Le mécanisme:
Une fois rendue dans l’intestin, la gliadine est digérée par des enzymes gastriques et pancréatiques. En d’autres mots, elle est coupée en plusieurs parties, les peptides, qui sont ainsi libérés. Un de ceux-là, renfermant 33 acides aminés, est capable de déclencher une réponse immunitaire mais uniquement après une transformation chimique spécifique effectuée par une enzyme appelée transglutaminase tissulaire. Des anticorps anti-transglutaminase tissulaire et anti-gliadine sont ensuite produites et causent des dommages à la muqueuse de l’intestin.
L’élafine, une protéine moins présente chez le malade
Des chercheurs de l’Inra et de l’Inserm en collaboration avec des chercheurs de l’Université McMaster au Canada et de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont fait une découverte intéressante. L’élafine se retrouve en moins grande quantité chez les personnes atteintes de cette intolérance. Cette protéine anti-inflammatoire est normalement présente dans l’intestin des personnes saines. Une fois le fait établi, les chercheurs ont utilisé une bactérie probiotique capable de libérer cette enzyme dans l’intestin et l’expérience menée chez la souris fut concluante.
L’élafine a pour rôle de diminuer la réponse du système immunitaire et ainsi empêcher l’inflammation de l’intestin. Comment? Elle protège la muqueuse intestinale en empêchant la transformation (mentionnée précédemment) effectuée par la transglutaminase tissulaire. Donc, elle empêche le peptide de devenir plus immunogène ou si vous préférez, plus « toxique ».
Le régime, le seul traitement possible
La maladie coeliaque ou intolérance au gluten est donc une maladie auto-immune. La faible quantité d’élafine fait en sorte que le gluten déclenche une réponse du système immunitaire. Il se produit une destruction inflammatoire du petit intestin. Les villosités intestinales disparaissent et l’absorption des éléments nutritifs devient difficile. Suite à cette malabsorption, une carence en de nombreux nutriments tels que le fer, le calcium, l’acide folique, survient. Le résultat est souvent une anémie et même l’ostéoporose. Jusqu’à maintenant, le seul traitement possible est le retrait du gluten de son alimentation.
Il y a trente ans,la maladie cœliaque était peu ou pas connue. Depuis ce temps, 1% de la population de l’Amérique du Nord et de l’Europe, c’est-à-dire 8 millions de personnes, ont été diagnostiquées. Un marché lucratif pour les commerçants des épiceries spécialisées! Il existe maintenant une foule de produits disponibles sur le marché. De plus, la demande grandissante pour ces produits ont fait en sorte que maintenant beaucoup de compagnies connues telles que Catelli, Robin Hood et bien d’autres offrent des aliments à coût moindre que ceux retrouvés dans les épiceries spécialisées.
En attendant la pilule miracle, la baisse des prix des aliments sans gluten constituent pour le moment une consolation. Ne désespérez pas, les chercheurs sont sur la bonne voie. D’ailleurs un brevet a été déposé en mai 2013.
Référence:
Research finding could lead to new therapies for patients with gluten intolerance