L’additif alimentaire E171 et ses nanoparticules
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Le dioxyde de titane, aussi appelé E171, renferme 45% de nanoparticules. Cet additif sert de colorant et se retrouve dans de nombreux produits alimentaires. Mais qu’en est-il de sa toxicité? Des études récentes démontrent l’apparition de lésions précancéreuses sur le colon du rat ainsi que des troubles du système immunitaire. Cela reste à démontrer chez l’humain. Devant l’incertitude de sa toxicité, la France adopte une réglementation de son étiquetage pour que la mention nano devienne obligatoire et bannit également cet additif alimentaire des bonbons et des mets préparées.
À quoi sert cet additif?
Le dioxyde de titane ou E171 est un colorant alimentaire qui sert à blanchir et à opacifier des produits tels que les plats préparés, les bonbons, la gomme, les sauces et les pâtisseries. Cet additif n’a aucune autre utilité. Il n’ajoute pas de valeur nutritive au produit et n’améliore pas le processus de fabrication ou même de conservation.
Une toxicité pas encore démontrée chez l’humain
En 2017, une étude fut menée par des chercheurs du Centre de recherche en toxicologie alimentaire (Toxalim). Une exposition orale chronique échelonnée sur 100 jours a démontré l’apparition de lésions précancéreuses sur le colon de 4 rats sur 11. Bien sûr, cela ne permet pas encore de conclure sur l’effet cancérigène de cet additif. Pour cela, il faudrait mener une étude semblable avec au moins 100 animaux sur une période de 2 ans. Une fois démontré chez l’animal, il faudra quand même prouver la toxicité du colorant E171 chez l’humain.
La barrière intestinale serait affaiblie de même que l’absorption de certains nutriments selon une étude publiée en 2018 par Gretchen Mahler et ses collègues de l’Université Binghamton qui réalisèrent celle-ci avec des cellules intestinales épithéliales. Une autre étude publiée en 2018 faite sur des bactéries semblables à celles retrouvées dans le microbiote intestinal a démontré que celles-ci capturent bien le dioxyde de titane; ce qui altère la croissance des bactéries les plus sensibles. Un déséquilibre du microbiote ou flore intestinale peut s’en suivre suite à une exposition chronique.
Sans que l’on s’en rende compte, les nanoparticules se sont retrouvées dans beaucoup de produits alimentaires. La toxicité n’a pas été suffisamment étudiée pour en tirer des conclusions satisfaisantes. Peu de données existent sur les effets de ces nanoparticules sur les animaux et encore moins sur les humains. Malgré tout, cela soulève des inquiétudes et d’autres études s’avèrent nécessaires.
Les nanoparticules, dangereuses ou pas?
L’additif E171 est constitué d’environ 65% de microparticules et de 45% de nanoparticules. Le pourcentage de nanoparticules varie selon les études. Quoiqu’il en soit, celui-ci demeure inférieur à 50% et c’est pourquoi les industries ont échappé à l’obligation de l’inscrire sur les étiquettes. Selon l’EFSA (Autorité Européenne de sécurité des aliments), cet additif n’est pas considéré comme étant un nanomatériau puisqu’il doit comporter un minimum de 50 % de nanoparticules. Mentionnons qu’une nanoparticule doit avoir une dimension inférieure à 100 nanomètres c’est-à-dire 10 000 fois plus petit qu’un cheveu. C’est cette taille qui fait en sorte qu’elles pénètrent plus facilement dans l’organisme et se retrouvent par exemple dans les poumons et le sang. En 2016, l’EFSA considérait qu’il n’y a pas de risque pour la santé mais suggérait que d’autres études devaient être menées. En juillet 2018, suite à la demande de la Commission européenne, cet organisme a publié une évaluation de quatre nouvelles études portant sur la toxicité potentielle du colorant E171. Elle a conclu que les résultats obtenus lors de ces études ne permettaient pas de modifier leur opinion existante quant aux risques associés à l’ingestion de cet additif.
Malgré tout, la France a décidé que les étiquettes doivent maintenant porter la mention nano. Toutefois, certains manquements ont été observés. D’ici à la fin de l’année 2018, les confiseurs français se sont engagés à retirer cet additif de leurs bonbons. Il sera également banni des mets préparés. Au Canada, on ne retrouve aucune mention sur les étiquettes de la présence de ces nanomatériaux puisqu’il n’existe aucune réglementation les concernant. Celui-ci est considéré comme un simple colorant.
En attendant de savoir si cet additif cause le cancer ou non, ne prenez pas de chance et demeurez vigilant en lisant les étiquettes. Évitez de consommer les bonbons et les aliments transformés qui en contiennent davantage. Le Canada ainsi que plusieurs autres pays devraient réviser leur position quant à l’étiquetage afin que le consommateur puisse faire un choix éclairé.
Références:
Alerte sur les dangers du dioxyde de titane E171, un additif alimentaire très courant
Le dioxyde de titane, un additif controversé
Les additifs cancérigènes contenus dans vos bonbons
Silicon dioxide nanoparticle exposure affects small intestine function in an in vitro model